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La technologie sur la ligne de but pour oublier Allemagne-Angleterre

Coupe du monde 2014 • Les arbitres du Mondial 2014 seront pour la première fois épaulés au Brésil par un dispositif vidéo. Cette fameuse technologie sur la ligne de but doit permettre d'éviter l'énorme erreur du huitième de finale Allemagne - Angleterre de la précédente Coupe du monde.

ATS/AFP

Publié le 11.06.2014

Temps de lecture estimé : 4 minutes

27 juin 2010 à Bloemfontein, Afrique du Sud. L'Allemagne mène 2-1 face à l'Angleterre quand Frank Lampard expédie une frappe du droit. Son ballon touche la barre transversale de Neuer et rebondit nettement derrière la ligne. L'arbitre uruguayen Jorge Larrionda ne valide pourtant pas le but et l'Angleterre s'incline finalement 4-1.

C'est probablement ce jour-là que l'instauration de la «goal-line technology» est devenue une obligation pour le président de la FIFA Sepp Blatter, qui n'y a pourtant pas toujours été favorable. «Il est évident qu'après ce que nous venons de vivre, ce serait ridicule de ne pas rouvrir le dossier de l'aide par la technologie», avait-il d'ailleurs lâché deux jours après l'incident de Bloemfontein. En 2012, Blatter était encore plus clair: «Pour la prochaine Coupe du monde, il ne peut pas nous arriver la même chose, sinon je peux aller me cacher, partir», disait-il.

La goutte d'eau

Le patron de la FIFA a pourtant dû attendre. Lors de ses premières réunions après le Mondial 2010, le Board, l'instance garante des lois du jeu, n'avait pas ouvert le dossier de l'aide technologique mais avait validé l'arbitrage à cinq, option défendue par l'UEFA et son président Michel Platini.

C'est d'ailleurs à l'Euro 2012, et malgré la présence d'arbitres de surface, qu'une nouvelle erreur avait définitivement ouvert la voie à la technologie. Lors du match de poule Ukraine - Angleterre à Donetsk, un tir contré de l'Ukrainien Devic avait manifestement franchi la ligne avant d'être dégagé par l'Anglais Terry. Mais comme en Afrique du Sud, l'arbitre n'avait pas validé le but.

Trous tests mais aucun cas

Cette fois, c'est sur Twitter que Sepp Blatter réagit et hausse le ton: «Après le match d'hier, la technologie sur ligne de but n'est plus une possibilité, c'est une nécessité», écrit-il alors. Dès le mois de juillet, son voeu était exaucé et le Board annonçait que la technologie sur la ligne de but serait utilisée lors du Mondial 2014, après une période de tests et deux expériences en tournoi. La première a eu lieu lors du Mondial des clubs en décembre 2012 au Japon, la seconde à la Coupe des Confédérations 2013 au Brésil.

Mais lors de ces deux compétitions, puis lors du Mondial des clubs 2013 au Maroc, aucun cas n'a nécessité l'intervention de «l'arbitrage-vidéo». «C'était une étape importante», avait tout de même réagi Blatter après la Coupe des Confédérations. L'arbitre anglais Howard Webb avait pour sa part souligné la «sécurité» que donne aux arbitres ce système, qui est «fiable» et ne présente «aucun souci».

Quatorze caméras spéciales

Pour le Mondial comme pour la Coupe des Confédérations, c'est le système GoalControl-4D qui a été retenu. Il est basé sur l'utilisation de quatorze caméras - sept pour chaque but - à haute vitesse installées dans le stade, qui permettent de suivre la position du ballon en trois dimensions.

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Si le ballon franchit complètement la ligne de but, un message est envoyé, théoriquement en moins d'une seconde, sur la montre de l'arbitre. Le directeur du jeu garde toutefois le dernier mot pour valider ou non le but.

Mais le principe même de l'assistance vidéo reste contesté par certains, Michel Platini en tête, qui estime que l'on a «ouvert la boîte de Pandore». «OK pour la ligne de but, mais stop, a encore commenté le Français il y a 15 jours. Après on va créer la technologie du hors-jeu, puis la technologie de la surface de réparation, etc. Pour moi c'est la fin du foot. Je ne crois pas en la technologie, je ne crois pas qu'elle dit toujours la vérité, je crois en l'arbitrage humain», a-t-il ajouté.

 

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