Attention à l’effet cobra
Yves- Alexandre Thalmann
Temps de lecture estimé : 2 minutes
Opinion
A l’époque coloniale, en Inde, un gouverneur britannique trouvait qu’il y avait trop de cobras à Delhi. Il réfléchit longuement aux moyens de diminuer leur nombre. Pourquoi ne pas mettre la population locale à l’œuvre? Il promit donc une récompense pécuniaire pour chaque peau de serpent rapportée, avec l’espoir de transformer les citadins en redoutables chasseurs. Le succès fut au rendez-vous, mais pas comme escompté. Des petits malins flairèrent le bon filon et se lancèrent dans… l’élevage de cobras. Une véritable activité lucrative parallèle vit le jour, si bien que l’incitation financière fut supprimée. N’y trouvant plus leur intérêt, les éleveurs de reptiles (qui n’étaient pas cruels) relâchèrent les animaux dans la nature. Ce qui eut au final pour effet d’augmenter leur nombre.
Ce phénomène n’est pas unique. Il porte le nom d’effet cobra et est admirablement résumé par l’écrivain Mark Twain: «La meilleure façon d’augmenter le nombre de loups en Amérique, de lapins