Je réagis à l’article «Colère noire à l’université» des 17 et 18 avril concernant la pratique dite raciste appelée blackface. Certes, je n’ai jamais vu les Jackson 5 habillés en tenues traditionnelles et il est de notoriété publique que l’intelligence sociale n’est pas l’apanage des étudiants en médecine (ceux-ci étant, à mon avis, plus enclins à apprendre par cœur des manuels nécessaires à l’apprentissage d’un métier qui peine à considérer l’humain dans sa globalité).

Cependant, n’y a-t-il pas risque de dérive à vouloir sanctionner cet acte? Acte que je qualifie de maladroit. Pour ma part, j’ai peur que cette polémique alimente le débat et apporte de nouveaux arguments aux personnes désireuses d’abolir les lois contre le racisme ou l’homophobie (lois qui sont nécessaires lorsqu’elles permettent de condamner des actes à caractère volontairement haineux).

Il y a aussi un risque de confondre l’humour et la haine, le déguisement et la moquerie. Il est important de connaître l’intention de la personne avant de prendre des mesures. L’Association des étudiant(e)s afro-descendant(e)s a raison de nous rendre attentifs à la question d’un racisme déguisé et au fait que la couleur de peau ne doit pas être un déguisement.

Mais était-ce le cas ici? Il est probable que je serais heurté si je partageais moi-même l’histoire et le quotidien, parfois discriminatoire, des personnes de descendance africaine. Mais ne serait-ce point profitable à tous de replacer les événements dans chaque contexte et de tendre vers une unité du genre humain, plutôt que vers un communautarisme qui sépare? Après tout, nous avons tous le même ancêtre.

Sébastien Peiry Folly,

Fribourg