La Liberté

Autour du monde à vélo: rencontre unique au Cambodge

Publié le 16.10.2018

Temps de lecture estimé : 1 minute

Dans un voyage à vélo, il y a des êtres qui marquent durablement, tel le Dr Beat Richner qui est décédé le 9 septembre dernier. Je l’avais interviewé à Siem Reap, au Cambodge (LL 10.9.2018 et 5.9.2008). Un séisme humain d’une rare magnitude s’était emparé du Tibet. Je quittai en pleurs une Lhassa aux façades noircies par ce train que j’avais si souvent décrié.

Les manifestations de mars 2008 furent lourdement réprimées. Puis, plus au Sud, je traversai la Birmanie. Depuis Naypyidaw, la nouvelle capitale construite par la junte militaire, des paires de policiers juchés sur des mobylettes me suivaient en permanence, de jour comme de nuit. Je me fis expulser de plus d’un monastère par la police.

Répression féroce et souffrance, inégalités criantes, exploitation et destruction, colonisation à marche forcée et naturellement, comme simple voyageur, trop de temps passé dans leurs postes de police pour avoir appliqué les libertés fondamentales de me déplacer et de témoigner. Je n’avais jamais placé aucun espoir dans ces régimes de fous.

Je parvins au Cambodge, ce pays pauvre meurtri dans sa chair par un génocide. Un rai de lumière surgit pourtant dans ces régimes qui entraînent des rivières de sang et de larmes, il s’appelait Beat Richner, ce pédiatre suisse qui a créé cinq hôpitaux pour enfants au Cambodge et n’hésitait pas à s’en prendre aux organismes internationaux. Le Dr Richner évoquait également le silence complice des compagnies pharmaceutiques suisses bien établies, engrangeant des bénéfices records sans lui attribuer de faveurs significatives…

Claude Marthaler,

cyclonaute,

Genève

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