La Liberté

Elle consacre sa vie aux chiens

Payerne Carine Mettraux Pousaz de l’association SOS chiens polaires recueille des animaux maltraités ou abandonnés. Elle recherche des fonds pour acheter une maison.

Le refuge acceuille des chiens maltraités ou abandonnés. © McFreddy
Le refuge acceuille des chiens maltraités ou abandonnés. © McFreddy
La Payernoise d’adoption fonctionne à l’instinct. Elle a réussi à créer une relation de confiance avec tous ses résidents à quatre pattes et affirme n’avoir jamais eu de problèmes (morsure, attaque, agressivité…) avec eux. © MCFREDDY
La Payernoise d’adoption fonctionne à l’instinct. Elle a réussi à créer une relation de confiance avec tous ses résidents à quatre pattes et affirme n’avoir jamais eu de problèmes (morsure, attaque, agressivité…) avec eux. © MCFREDDY
Les résidents du refuge sont principalement des polaires mais Carine Mettraux Pousaz s'occupe aussi d'autres races. © McFreddy
Les résidents du refuge sont principalement des polaires mais Carine Mettraux Pousaz s'occupe aussi d'autres races. © McFreddy
«Les chiens polaires ne sont pas faits pour Monsieur et Madame Tout-le-monde,» prévient Carine Mettraux Pousaz. © McFreddy
«Les chiens polaires ne sont pas faits pour Monsieur et Madame Tout-le-monde,» prévient Carine Mettraux Pousaz. © McFreddy
La mission que se donne le refuge est de redonner goût à la vie à des chiens polaires abandonnés. © McFreddy
La mission que se donne le refuge est de redonner goût à la vie à des chiens polaires abandonnés. © McFreddy
L'association SOS chiens polaires est née en 2009. © McFreddy
L'association SOS chiens polaires est née en 2009. © McFreddy

delphine francey

Publié le 17.05.2015

Temps de lecture estimé : 5 minutes

Carine Mettraux Pousaz se moque du qu’en-dira-t-on. Ses trente-quatre chiens, c’est sa vie, ses enfants. Elle leur voue un amour inconditionnel et maternel. La Payernoise d’adoption au franc-parler et à la générosité débordants déclare - alors que son ami Sébastien est à ses côtés - que ses chiens représentent tout pour elle. Au même titre que sa maman Mireille et que sa famille. «Je suis atteinte d’une maladie qui provoque d’importants maux de dos. Lorsque je ne vais pas bien, mes loulous comprennent tout de suite. Ils m’apportent énormément de réconfort», explique la quadragénaire, qui arbore fièrement des tatouages de têtes de mort sur les bras. «Depuis enfant, je suis attirée par la mort, mais sans pensée suicidaire. La mort fait simplement partie de la vie», confie-t-elle en toute honnêteté.

Aphrodite, le malamute

Depuis plusieurs mois, la Vaudoise se démène comme une diablesse pour récolter des fonds afin d’acquérir la ferme isolée des Aventuries à Payerne qu’elle occupe avec les pensionnaires de son association SOS chiens polaires. Le refuge recueille des chiens maltraités ou abandonnés (lire ci-après). En parallèle, Carine Mettraux Pousaz œuvre au bien-être de ses fidèles compagnons à quatre pattes et travaille au sein d’une entreprise de pompes funèbres animalières.

«J’ai toujours aimé les animaux et les chiens. Je ramenais à la maison les hérissons, les chats et les oiseaux blessés pour les retaper avant de les remettre en liberté», se rappelle celle qui a passé son enfance à Villeneuve (VD). A 20 ans, elle décide de s’offrir son premier chien polaire: Aphrodite, un malamute d’Alaska. Lorsque huit ans plus tard elle est engagée en tant qu’animatrice-éducatrice dans un centre de vacances et école de montagne à Château-d’Œx, elle embarque Aphrodite pour se balader avec les enfants. «J’ai remarqué que les jeunes étaient plus motivés à marcher en présence d’Aphrodite. Du coup, j’ai commencé à récupérer des chiens pour nous accompagner en promenade», explique cette femme qui fonctionne à l’instinct.

Demandes refusées

Sissi sera la première recueillie. Son maître s’en débarrassait car il la trouvait trop fainéante. Puis arrive Cheyenne, qui a un lourd passé avec des maltraitances multiples. «Elle avait aussi été enfermée pendant sept ans dans une maison avec 50 chiens. Elle ne savait plus marcher. Elle était une bonne pâte, gentille avec les enfants. Je l’appelais mon éducatrice spécialisée. C’est à ce moment que j’ai décidé de recueillir des chiens polaires maltraités, handicapés ou qui risquaient d’être euthanasiés», se souvient Carine Mettraux Pousaz. «Tout le monde a droit à une seconde chance et à terminer sa vie dignement.»

Après avoir vécu neuf mois dans une caravane en compagnie de huit chiens, elle trouve son bonheur en 2006 en s’installant aux Aventuries, à proximité de la bretelle autoroutière de l’A1 à Payerne. Depuis, les résidents - principalement des polaires mais aussi d’autres races - affluent en nombre de toute la Suisse et même de l’étranger. Au point que l’association affiche complet. «Il y a deux ans, nous avons dû refuser une cinquantaine de demandes», regrette la présidente qui connaît par cœur le nom de tous les chiens qu’elle a gardés.

Le dernier arrivé s’appelle Lupo, un husky de 9 mois. Son maître l’a amené le 11 mai car il a fugué à plusieurs reprises. «Les chiens polaires ne sont pas faits pour Monsieur et Madame Tout-le-monde», rappelle Carine Mettraux Pousaz. «Ils vivent en meute. Ils ont aussi un instinct de chasseur et ils courent après les animaux. Ils doivent donc être attachés en balade et ont besoin de se dépenser énormément en tractant des vélos, des trottinettes, des traîneaux, etc.», ajoute-t-elle. Pour terminer, elle confie adorer ces chiens notamment pour leur fidélité, leur générosité et leur caractère «entier».

>  SOS chiens polaires organise des journées découverte les 11 et 12 juillet dès 11 h 30. Rte de Bussy 45 à Payerne. Plus d’infos sur www.soschienspolaires.ch ou au 079 533 12 74.

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Le plus grand refuge de suisse

L’association SOS chiens polaires à Payerne se décrit comme le plus grand refuge du genre en Suisse. Elle a vu le jour en 2009 sous l’impulsion de sa présidente Carine Mettraux Pousaz. Elle compte à ce jour 34 résidents et plus de 130 membres. Sa mission est de redonner goût à la vie à des chiens polaires abandonnés, maltraités et menacés d’euthanasie en les faisant participer à diverses activités. Trois bénévoles - dont la présidente - travaillent à plein temps.

L’association propose notamment au public des sorties en skis de fond ou raquettes tractés par des chiens, des balades, de l’agility, des sorties en traîneau d’été sur route, du canicross, du cani-handicap ainsi que des balades avec des personnes souffrant d’un handicap. Elle collabore avec plusieurs institutions romandes.

Aujourd’hui SOS chiens polaires se trouve à un tournant de son histoire car la ferme payernoise qu’elle occupe est à vendre. Carine Mettraux Pousaz a résilié son contrat pour décembre 2015 et souhaite acquérir cette maison vendue 600'000 francs. Dans cette optique, elle a lancé une récolte de fonds, qui est à ses prémices. Optimiste de nature, Carine Mettraux Pousaz garde espoir. «Je n’ai pas de plan B. Au pire, on fera les nomades avec nos chiens, le temps de trouver un nouveau pied-à-terre», annonce-t-elle. DeF

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