Un banc et quelques paroles
michel simonet
Temps de lecture estimé : 3 minutes
Le mot de la fin
Il est là comme chaque matin, non loin des remparts. Je le vois arriver je ne sais d’où avec sa canne qui lui est plus une sécurité qu’un réel appui. Barbe blanche et taillée, cheveux en brosse et œil malin, il s’installe sur un banc au pied de grands tilleuls.
Il y venait déjà depuis bien des années au guidon de son vélomoteur, mais le docteur lui a suggéré qu’à plus de huitante balais ce n’était pas raisonnable. Son vieux boguet est alors parti tout seul au Canada, donné sans regret, embarqué depuis le port de Gênes. Je n’ai pas encore très bien compris la présence utile de ce poussif deux-roues dans les grandes étendues nord-américaines, mais de prochains partages autour du banc me donneront certainement la clé de l’énigme.
Je sais just