Le mot de la fin

Hier, au hasard d’une rue, j’ai un peu parlé d’Alex avec une connaissance d’Alex. On avait le ton morne. Car Alex ne va pas bien.

Il s’est découvert une maladie dégénérative des reins, une saloperie qui le condamne à la dialyse à brève échéance et bientôt, sans doute, à la transplantation. Alex n’a pas cinquante ans, alors ça fait un peu mal au bide pour lui. Ajoutons que les reins ne sont pas légion sur le marché, alors l’attente va être longue. Pas drôle.

La connaissance, je ne dis pas «ami» et je sais de mieux en mieux pourquoi, hausse les épaules, avec comme un air de conspirateur, pour me glisser qu’Alex ne sera sans doute pas prioritaire… «Il faut dire qu’il n’a pas une vie des plus saines.»

Alex n’a pas une vie saine? Je ne suis pas, chère connaissance que je suis ravi de ne pas mieux connaître, dans ton salon ou dans ta pharmacie à compter tes cachets et à faire le détail de tes addictions. Passer douze heures par jour devant sa console, es