La Liberté

Anne Uhlig, Fribourg

Anne Uhlig, Fribourg © AE
Anne Uhlig, Fribourg © AE
Publié le 30.09.2021

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Amitié » La lectrice en Liberté

C’est en 1992 qu’Anne, 57 ans, fait la connaissance de l’Arche de Fribourg, une association qui accueille dans le cadre familial de ses trois foyers des personnes en situation de handicap. Huit ans plus tard, cette enseignante fait ce choix de vie radical: s’installer avec son mari de façon permanente au foyer Grain de Sel pour partager le quotidien des résidents... et vivre avec eux de beaux moments d’amitié.

L’Arche, c’est d’abord de belles rencontres, dont celle de votre mari grâce à ses petits soucis linguistiques...

Andreas (d’origine allemande, ndlr) s’était adressé à moi pour lui corriger des travaux en français. Mais pas besoin de parler la même langue pour tomber amoureux, beaucoup vous le confirmeront…

Vous dites qu’il faut être bien dans ses baskets pour vivre avec des personnes en situation de handicap...

La plupart d’entre elles ont le don de mettre le doigt sur mes faiblesses et mes blessures et elles l’expriment souvent sans filtre. Si je ne les ai pas acceptées, je ne peux pas rester longtemps en relation vraie avec elles.

Parmi ces faiblesses, votre malformation cardiaque qui vous a en quelque sorte reliée à elles, dites-vous...

La première chose qu’une personne en situation de handicap vous demande est: «Est-ce que tu m’aimes?» sous-entendu: «comme je suis». Avec mon handicap, cette question a souvent été la mienne à l’intérieur.

Vous vivez non pas «pour» les personnes accueillies mais «avec» elles. Qu’entendez-vous par là?

Lorsqu’on se retrouve ensemble pour boire un café, il n’y a pas les «assistants» à une table et les personnes «accueillies» à une autre. Bien sûr les personnes accueillies ont besoin d’un accompagnement mais nous sommes surtout là pour vivre des relations d’amitié, de fraternité et devenir meilleur au contact de l’autre.

Vous n’êtes, votre mari et vous, pas les seuls lecteurs de La Liberté au foyer Grain de Sel…

Chaque cahier a ses intéressés, celui des Sports en particulier... Dès son réveil, Olivier, fan de Gottéron, va chercher La Liberté dans la boîte. Comme je ne partage pas forcément sa passion, pas de conflit!

Olivier qui, paraît-il, demande à tout le monde: «Et toi, qu’est-ce qui te manque?» J’ai envie de vous poser la question: et vous, Anne, qu’est-ce qui vous manque?

Je suis comblée! Mais ce serait prétentieux de dire qu’il ne me manque rien. La sérénité, peut-être…

Un mot de la fin?

Plutôt un titre: Va où ton cœur te porte! AE

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