Bip bip et le client aux petits lardons
michaël perruchoud
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Le mot de la fin
La dame fait: «Monsieur, je crois que vous avez oublié de scanner vos petits lardons.» La dame de la caisse, que l’époque a transformée en surveillante en chef, dit cela avec douceur et courtoisie, elle fronce les sourcils presque délicatement, mais elle fronce.
– Je… Vous êtes sûre?…
– Oui, Monsieur.
Le monsieur en question doit approcher la septantaine, il a le cheveu rare et des lunettes épaisses. Il semble surtout rétrécir au fil du dialogue, jetant ici et là des coups d’œil gênés. Même si la dame ne hausse pas le ton, tout le monde a entendu. Tout le monde regarde.
Les lardons passent (ou repassent) devant l’œil du scanner qui bipe sans se faire prier. La dame a une moue qui signifie «vous voyez bien». Ce n’est pas la faute de l’appareil, mais