Ce lundi, Vano sera sur une terrasse
Le mot de la fin
Michaël Perruchoud
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Vano avance, la démarche lente dans ce village du Nord tessinois, avec sa barbe touffue et son petit sourire en coin. On se salue. Je le connais depuis onze ans, depuis la première fois que j’ai suivi mon amour jusqu’aux terres de ses origines.
Je n’irais pas jusqu’à dire que Vano respirait la santé et la vie saine. Mais il tenait bon son petit bistrot, il vivait avec sa maman, son chat. Il faisait rire ses clients de ses envolées bougonnes. Il était l’un de ces personnages qui donnent de l’âme à une rue, un quartier, un village.
Et puis son bar est parti en fumée et sa maman est décédée. Vano s’est retrouvé seul et n’a pas su, ou pas pu, se prendre en main. Il est peu à peu devenu une silhouette errante, passant de café en café, distillant quelques phrases au comptoir, des pointes d’humour en patois