Damiano avait perdu toute envie
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Damiano se traînait dans les couloirs en cherchant à en faire le moins possible. A 16 h pile, il filait à la timbreuse, même que ça faisait rire les nouveaux qui ne comprenaient pas que l’on puisse s’accommoder de pareils tire-au-flanc.
Les anciens voyaient l’affaire un peu différemment. Damiano, ils l’avaient connu quand il se serait tatoué le logo de la boîte sur la poitrine, juste à côté du cœur. Il y croyait à son boulot, à son équipe, aux conduites qu’il posait un peu partout sur les chantiers de la région.
Il faisait partie d’un service d’urgence. Astreint au piquet. Parfois à Noël, parfois le dimanche. Et Noël tombait quelquefois un dimanche. On l’avait alerté. Une rupture inopinée, une intervention attendue. Il avait débarqué dans sa camionnette, évalué l’accident, jugé qu’il pouvait le régler seul. Faut pas déconner, il connaissait son job comme personne.
Sans attendre, il avait soulevé une plaque en fonte, s’était glissé sous la rue. Et l