Du théâtre gravé dans votre chair
Angélique Eggenschwiler
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Le mot de la fin
Il y a comme ça des œuvres qui vous restent gravées dans la chair. L’autre jour, j’ai vu La nuit juste avant les forêts, étrange monologue éructé par Bernard-Marie Koltès en 1977. Ça parle de solitude, de putes et d’ivresse. Ça parle de tout et de rien, de beaucoup de petits riens qui vous prennent à la gorge tellement c’est juste. Je l’avais lu il y a quelques années. Rien compris. Rien à comprendre. Tout à saisir. C’est un immense frisson qui vous traverse de bout en bout lorsque vous parcourez cette phrase unique de soixante-quatre pages. C’est que Koltès ne s’embarrasse pas de ponctuation.
C’est l’histoire d’un anonyme qui cogne, qui boit et se gorge de pluie. Il cherche une chambre pour la nuit, une partie de la nuit: «C’est pour cela que toi, lorsque tu tournais l&agrav