Grand-mère ne voulait pas dormir
MICHAËL PErRUCHoUD
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Le mot de la fin
Grand-mère Alice ne venait pas à la porte nous accueillir, parce qu’elle avait trop à faire dans la cuisine. Nous la retrouvions après avoir déposé nos vestes, le tablier éternellement noué autour de la taille.
Elle allait et venait à petits pas, les jambes lourdes, et se laissait parfois tomber sur son tabouret, s’accordant une pause entre la préparation des bricelets et la tarte aux pommes qu’elle avait enfournée pour nous. Elle était là, comme essoufflée, à regarder dans le vide, quand soudain ses paupières faisaient mine de se fermer.
Nous nous penchions alors vers elle, pour lui offrir une bise supplémentaire en lui disant qu’elle devrait s’arrêter un peu, mais elle ne savait pas. Nous ajoutions qu’il lui faudrait dormir un peu plus, mais elle ne pouvait pas. Des années que