Le facteur passait toujours deux fois
Jean-François Haas
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Le mot de la fin
Je me souviens du temps où le facteur passait le matin et repassait l’après-midi, même pour un seul pli. Etre facteur, c’était un beau métier, qui faisait rêver les gamins. Quand on disait de quelqu’un: «Il travaille aux Postes, à Genève, ou à Bâle», ce n’était pas n’importe qui.
J’aurais bien voulu être un de ces facteurs qui, durant l’hiver dans le Jura, faisaient leur tournée en chaussant leurs skis de fond. Ou l’un de ces buralistes qui, dans un village de montagne, conduisaient le car postal et jouaient de son klaxon.
Mais j’aurais volontiers aussi été facteur dans un village d’ici. L’un de ces facteurs qui étaient des traits d’union dans la communauté. Il prenait le temps de s’arrêter, d’écouter. Si quelqu’un ne se montrait pas sur le seuil, ou avait laissé ses volets fermés, il s’inquiétait.
Il permettait à certains de sortir de leur solitude, le temps de quelques mots échangés. Il apportait l’AVS. Ces jours-là, dans certaines maisons, un ca