Le tilleul, les racines, les souvenirs
angélique eggenschwiler
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Le mot de la fin
Prenez une seconde, fermez les yeux et retournez sur le palier de vos huit ans. Pas la peine de sonner, un vieux chien qui dans vos souvenirs était franchement plus grand, vous accueille. Deux caresses et trois pas de côté, vous entrez dans la cuisine et reconnaissez l’odeur de votre enfance, ce mélange de bolognaise et de cigarette, une note de persil fraîchement coupé sur la planche fendue qui s’est rompue complètement un jour de Pâques. Tiens, ces rideaux vous rappellent quelque chose.
Vous revenez sur vos pas, longez les géraniums qui bordent la grande fenêtre et retrouvez le lilas de vos huit ans. Le pin, l’hibiscus ou n’importe quel truc majestueux qui trône fièrement au milieu des albums de famille. Pour moi, c’est un tilleul.
Un arbre magnifique. Au moins deux cents ans dans mes souvenirs. Il en a peut-être soixante, avec