Les souvenirs et les radiateurs
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
Ce sont deux vieilles amies qui se croisent au cours d’une soirée. Elles se souviennent en chœur, à haute voix et pour toute l’assemblée. «Le jour où j’ai reçu ma maturité fut le meilleur de ma vie», dit la première, avant de se rendre compte de la portée de ses mots, d’effleurer la main de son mari et d’ajouter, sans vraiment s’excuser: «Désolé, mon chéri, mais c’est vrai.»
Et pourquoi le plus beau, demande-t-on? C’est son amie qui répond. «Parce qu’on quittait le collège, enfin, parce qu’on entrait dans le monde libre.» Nous sommes en 1968, mais le mois de mai n’a pas encore bouleversé les principes de l’éducation valaisanne. Avant les cours, il faut entonner la prière et même les parents libres penseurs n’y trouvent