Nestor a donné de ses nouvelles
Angélique Eggenschwiler
Temps de lecture estimé : 2 minutes
Le mot de la fin
Je viens d’avoir des nouvelles de Nestor. Vous n’imaginez pas combien ça m’a fait plaisir. Nestor fait partie de ces nombreux anges gardiens qui m’ont accueillie, nourrie ou consolée quand je me promenais sur les routes africaines. J’avais dix-huit ans, des notions géographiques un peu bancales et une boîte d’antipaludiques dans le sac à dos.
Je débarque à Lomé un soir de novembre 2011, j’ai des hématomes sur tout le corps à force de me cogner contre les vitres des poids lourds qui m’ont pris en stop depuis la capitale burkinabè. Nous sommes samedi soir, je suis paumée dans cette ville gigantesque et je n’ai pas de quoi louer une chambre, même aux tarifs togolais. Alors je bois une bière. Ne cherchez pas de logique, il n’y en a plus lorsqu’on n’a pas mangé depuis la veille et que notre dernière douche remonte à trois mois.
C’est Nestor qui me la sert. Mieux, il me l’offre. Ça, un reste de riz à la tomate du dernier service et un peu de chaleur humaine.