Personne n’assume le macaroni
angélique eggenschwiler
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Le mot de la fin
Vous avez passé les six dernières heures aux fourneaux. Votre cuisine est une zone sinistrée: il y a des éclats de chantilly sur les murs et des taches de moutarde sur votre chemise, toute votre batterie gît dans l’évier. Le plat de résistance arrive enfin: c’est bon.
Non vraiment, c’est bon. Tout le monde vous le dit, vous remerciez en dénigrant modestement la cuisson et sincèrement l’assaisonnement. Oui c’est bon. Et pour ainsi dire scandaleux.
Parce qu’une tartine au sucre, c’est bon aussi. Tout comme un Twix ou un œuf au plat. Oui c’est scandaleux qu’un peu de beurre sur un radis ait autant de saveur qu’un gigot de sept heures. Ne dites pas le contraire, vous aussi vous aimez les macaronis.
Seulement personne ne l’assume, le macaroni. Personne n’admet que ce qu’il y a de meilleur dans la fondue, c’est le morceau d’ail qui traîne au fond du caquelon. Il vient juste avant la religieuse et dispute le podium avec l’omelette informe qui coagule d