Tout était sur le banc de la cuisine
Angélique Eggenschwiler
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Le mot de la fin
J’aime bien les trucs qui traînent. Ils ont ce je-ne-sais-quoi d’apaisant qu’ils distillent en habitant les recoins de votre monde.
Ils se glissent dans les interstices du visible, ceux qu’on nomme sobrement le corridor ou le bas de l’escalier. «Le bas de l’escalier» est d’ailleurs devenu une pièce à part entière, un lieu de transit où s’éternisent les piles de linge ou de journaux.
En traînant, les «trucs qui traînent» prennent vie, gorgés de celle qui les a déposés là, à mi-chemin, comme s’ils allaient poursuivre leur course tout seuls, avec leurs petites pattes de housse de lit ou de bouillotte en plastique.
Oui, ils prennent vie. Les paires de culottes anonymes dans le panier à linge deviennent «la» pile de culottes. Laquelle? Celle qui traîn