Toute une existence à fleur de peau
marie hayoz
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Le mot de la fin
La peau est l’organe le plus étendu et le plus lourd que nous possédons, paraît-il. Virtuose de la régénérescence, elle souffre patiemment nos affronts sans cesse réitérés, les ongles qui grattent, les larmes du matin, le crépi de la cage d’escalier. Elle cicatrise comme d’autres pardonnent et fait le décompte de nos vies en petites coupures.
Elle a passé l’éponge sur nos cauchemars en cuisine, sur nos doigts meurtris par ces saletés de couteaux pointus. Elle a survécu aux mixeurs, aux batteurs, aux éplucheurs, à nos erreurs. Sans compter toutes ces brûlures qui n’en finissent pas de crier malgré l’eau froide qui ne les fait pas taire.
On a eu beau lui passer de la pommade, elle nous a fait la gueule quelques heures.
Elle nous a soutenus à l’âge o&ugr