Trois quarts d’heure sans voir clair
Angélique Eggenschwiler
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Le mot de la fin» Je suis devenue aveugle. Environ quarante-trois minutes. Et plus proche de Woody Allen que de Stevie Wonder pour être honnête. A l’origine, il s’agissait simplement d’un examen chez l’ophtalmologue. Je m’installe donc tranquillement prête à dégommer des petits Z qui se transforment sournoisement en M quand elle me propose un dernier contrôle en forme de gouttes pour dilater la pupille. «Vous êtes en train, c’est ça?» Oui Madame, je suis en train, pourquoi?
Parce que dans dix minutes, il n’y aura plus ni M, ni Z, ni rebord de trottoir ou cadre de porte. Parce que dix minutes plus tard je serai incapable de faire la différence entre ma voiture et une toilette de chantier.
Donc me voilà, dix minutes plus tard, avec les pupilles en forme de pamplemousse sous ecsta, à tenter vainement de déchiffrer l’&e