Un pitre devrait toujours rester drôle
MICHAËL PERrUCHoUD
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Le mot de la fin
Claude était un ami de mon pépé et, par extension, de toute la famille. On aimait qu’il soit de la fête, car il avait le don de nous faire rire à nous tordre les côtes.
C’était un pitre au gros ventre, aux yeux malicieux et à la moustache taquine. Il nous offrait tout un arc-en-ciel de grimaces, et son art du jeu de mots avait de quoi donner des complexes à bien des comiques en vogue. Ce n’était pas toujours fin, il ne le prétendait pas, mais il avait un tel abattage qu’il finissait par venir à bout du plus coincé des convives.
Les parents tiquaient un peu quand il nous apprenait des comptines paillardes de son cru. Le mastic étant bien en vue sur l’établi de papa et l’élastique ne servant guère qu’à attacher les cheveux des filles, je ne comprenais pas pourquoi les adultes tenaient à me faire taire quand, comme Claude, j’entonnais «je mastique l’élastique» à tue-tête.
Gamin de l’assistance, Claude avait grandi en orphelinat. Passionné de foot, il