Une très bonne raison de pleurer
Michaël Perruchoud
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Le mot de la fin
J’avais à l’époque une collègue qui ne m’appréciait guère. Elle aurait souhaité que ceux qui travaillaient avec elle partagent une même hygiène de vie et une manière semblable de considérer le monde.
J’étais barbu, voyageur, et je griffonnais des poèmes durant les séances. Elle était tirée à quatre épingles, précise, et souhaitait que toutes les actions soient réalisées méthodiquement. Autant dire que nos échanges se réduisaient aux strictes exigences de nos fonctions respectives. Et le fait que mes dossiers soient bouclés dans les temps comptait finalement peu pour elle. Qu’importe le résultat, puisque le «comment» ne lui allait pas.
On racontait que ses parents avaient les moyens, qu’elle aurait pu s’abstenir de travailler et vivre dans la ouate. Elle se donnait au contraire un peu trop à la tâche, avec ce ton un rien cassant des timides qui s’accrochent à leurs principes pour ne pas baisser la voix. Elle était bien plus crainte qu’appréciée, ne laissa