La Liberté

A quoi sert Michel Pont?

On ne sait plus depuis combien d'années le Genevois est l'entraîneur-adjoint de l'équipe nationale, mais connaît-on au moins les différentes tâches qui sont les siennes? Au cas où, petit rappel...

Michel Pont, le 4 juin 2013 au stade du Lussy, à Châtel-St-Denis. © Alain Wicht/La Liberté
Michel Pont, le 4 juin 2013 au stade du Lussy, à Châtel-St-Denis. © Alain Wicht/La Liberté

Pascal Bertschy

Publié le 15.11.2013

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Mission no 1 de Michel Pont:
disposer les cônes sur le terrain avant chaque entraînement, tâche dont notre assistant national s’acquitte avec une souplesse de poignet que tous les poseurs de plots du continent lui envient. Idem pour ce qui est d’aller rechercher les cônes une fois l’entraînement terminé. 

Mission no 2: 
représenter au sein du staff national l’ensemble du football romand et favoriser le cas échéant l'intégration en sélection de tous les internationaux que fourniraient Sion, Lausanne et Servette.     

Mission no 3: 
donner avant chaque échéance majeure de judicieux conseils à Hitzfeld. Genre: «A ta place, Ottmar, je ferais la conférence de presse avec cette cravate rouge plutôt qu'avec la bleue...»

Mission no 4: 
servir à la fois de copain, de repère pépère et de maître à penser peinard aux journalistes romands qui suivent l’équipe de Suisse, sans toutefois maîtriser suffisamment bien l’allemand pour interroger quelqu’un d’autre que Michel Pont.

Mission no 5: 
à chaque interview, exprimer avec le plus grand sérieux des avis anodins, convenus et aussi abondants que des flots de salive. Bref, parler beaucoup en prenant soin de ne rien dire. Et surtout pas dire du mal des autres (Michel s’aime trop, de toute façon, pour pouvoir détester quelqu’un).  

Mission no 6: 
soigner devant la presse et la patrie reconnaissantes l’image du type sérieux, appliqué, consciencieux, raisonnable, disponible, optimiste, ouvert, dévoué et par-dessus tout sympa. «La vie est plus sympa quand on est sympa» n’est pas une pensée d’Aristote, certes, mais elle pourrait être de Michel Pont. 

Mission no 7: 
se faire l’ambassadeur de l’équipe suisse partout sur le territoire romand, quitte à aller causer dans de grandes entreprises, dans des classes d’école, dans des homes et sur les plateaux télé (soirées européennes de foot, «Les coups de cœur» d’Alain Morisod, les émissions animalières et culinaires, les débats sur les trucs qui font débat, etc.). Ou quitte encore à participer pêle-mêle à des jeux radiophoniques, au souper anniversaire du FC Vufflens-la-Ville ou à la sortie des contemporains 1954 de Collex-Bossy...

Mission no 8: 
remplacer Ottmar Hitzfeld, en cas d’empêchement de ce dernier, et en profiter pour apporter une touche de fantaisie à la maison. Comme  lors d’une victoire dantesque contre Chypre (1-0), où Michel effectua un coaching expérimental à mi-chemin entre le free-jazz et le dadaïsme...

Mission no 9, enfin: 
être très content de soi, mais en sachant se montrer aussi satisfait de son poste que de soi-même. Résister par conséquent à la formidable pression populaire exercée par tous ceux  – les 1722 signataires d’une pétition sur Farcebook, ainsi que deux internationaux et trois membres du FC Vufflens-la-Ville – qui vous poussent à devenir calife à la place du calife. Or le statut de second implique une telle abnégation, un tel désintéressement, qu'il interdit toute ambition personnelle. C’est ainsi qu'en 2014, comme déjà en 2008, la Suisse évitera le pitre.

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