On a un bien beau Léman, aurait pu s’exclamer Jean Villard-Gilles. Un bien beau lac qui permet de se croire sur la Côte d’Azur, puis d’envoyer plusieurs voiliers par le fond une heure plus tard. Vu du milieu du plan d’eau, quelque part entre Thonon et Rolle samedi en fin d’après-midi, l’ombre grandissante du rideau noir de l’orage ne laissait aucun doute sur ce qui allait se passer: une sacrée secousse! Et hop. Comme on ne participe pas au Bol d’or, on rejoint le port à toute vitesse (au moteur, même pas honte). Et comme on aime quand même la voile, on hisse le génois pour parcourir le dernier kilomètre… au moment pile où s’abat la première rafale. Le voilier se couche sur l’eau. Mais c’est un quillard, il se redresse car on vient de lâcher la grand-voile, ce qui allège la pression sur le bateau. On arrivera à tout rentrer dans la cabine juste avant qu’il ne soit trop tard, puis à rallumer le moteur sous une pluie – non, une douche – battante. On a un bien beau Léman, on disait. YG