Déterminée, j’ai pris la décision de sortir des pistes balisées et d’expérimenter le ski de randonnée. Il me fallait d’abord acquérir un peu de matériel. Quand on a un cou-de-pied digne du sommet de l’Annapurna, c’est là que les choses se gâtent. Dans le magasin de sport, je tente désespérément de m’enfiler dans une chaussure dont la languette récalcitrante me refuse l’accès. Je tire, je pousse, je m’acharne. De grosses gouttes de sueur témoignent de mes difficultés et mon masque trempé peine à cacher mes grimaces. Au prix d’un immense effort, mes orteils parviennent enfin à destination, au fond d’un soulier tout sauf confortable. En même temps, si les chaussures de ski étaient agréables à porter, on le saurait! J’essaie les bleues, les blanches, les jaunes: même combat. Entre deux maux de pied, je finis par choisir le moindre et j’opte pour la paire de couleur bleue. Sans regret, je me dis qu’elle aura au moins l’avantage d’être assortie à mes bâtons. C’est le pied, non? VP