Des sales bêtes qu’on adore
Temps de lecture estimé : 1 minute
C’est des sales bêtes, je peux pas dire autrement! Ainsi parlait un homme entre deux âges, l’autre jour au marché de Fribourg. Quelles créatures pouvaient bien susciter cette exclamation? On aurait pu croire que l’homme avait tâté des baisers vampiriques d’une horde de moustiques la nuit précédente. Qu’une famille de taupes ravageait sa pelouse. Qu’une guêpe venait de le piquer. Qu’une fouine avait boulotté un câble crucial dans le moteur de son véhicule. Que des vers à bois faisaient de la dentelle avec ses cadres de portes. Bref, je pensais à toutes ces bestioles moyennement appréciées et qu’on a coutume de classer dans les nuisibles. A moins qu’il ne voulût évoquer des personnes qui lui avaient fait du mal? Je n’y étais pas du tout! En fait l’homme parlait de ses chèvres… «C’est des sales bêtes, a-t-il répété, mais je les adore!» Je ne saurai jamais ce qu’avaient fait ses caprins pour l’irriter de la sorte. Ce que je peux dire, c’est que le fromage était délicieux. Je les adore a