«Qu’est-ce que tu as contre les fourmis?» «Laisse-les vivre, elles ne vont pas bouffer tes arbres.» J’attendais ces réactions suite à une première Plage de vie où je parlais du massacre de fourmilières à la bouilloire. La poésie n’intéresse personne. Mais la mort d’une flopée de bestioles invasives fait larmoyer les bobocrates tendance tofu. Le pire, c’est qu’elles sont revenues! Cette fois, plus question de mégoter au chauffe-thé artisanal. En avant marmite et casseroles! Je massacre à l’eau frémissante. Je pulvérise à la vapeur. J’anéantis à grands flots fumants. J’atomise à la bombe thermique. Fatigué, en nage, je contemple les cratères, tel un empereur fou devant Rome calcinée. Peter Ustinov jouant de la harpe dans Quo Vadis. Qu’on me convoque donc devant le tribunal international des hyménoptères, avec des juges biologistes en Birkenstock. Qu’on me condamne à avaler une potion d’acide formique. Je m’en fous. Au verger, j’ai le permis de tuer. Mon nom est Néron. James Néron. PC