Journée calme hier à Berne. Faute d’actualité, je planche sur un sujet au long cours. Soudain, une sonnerie stridente retentit. Une voix désincarnée m’informe qu’il faut quitter «immédiatement» le centre de presse du Palais fédéral où j’ai mon bureau. Je m’exécute en compagnie de mes collègues. Les portes blindées sont fermées et l’ascenseur inutilisable. Nous descendons les étages à la queue leu leu. Sans inquiétude car la présence d’une armée de Beobachter (observateurs) dûment badgés nous apprend que c’est un exercice. Tout le monde se prête au jeu de bonne grâce d’autant que la Confédération, propriétaire du bâtiment, est prévenante: croissants fourrés, pommes et eaux minérales nous attendent au lieu de rassemblement. L’ambiance est conviviale. Vingt minutes plus tard, un haut-parleur nous annonce que nous pouvons réintégrer nos bureaux. La récréation est terminée. A l’instar de celles de mon enfance, j’en garde un souvenir de soleil, de bonnes blagues et de doigts collants. CI