Les chiens aboient, le joggeur passe
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En automne, quel bonheur de courir en forêt. Le tapis de feuilles mortes amortit les chocs, les champignons parfument le sous-bois, le soleil se fraie enfin un chemin dans la futaie, transformant chaque clairière en cathédrale. Les rencontres aussi réchauffent le cœur. Ici deux chamois peu farouches, qui paissent en lisière du bois, là un merle bavard. Et puis il y a les chiens. Ah, les chiens! Le joggeur les repère de loin, craignant un peu pour ses mollets. Stratégiquement, il choisit une trajectoire lâche, évalue l’importance de la meute, estime la longueur des laisses, se met à tousser bruyamment – plutôt efficace en ces temps de coronavirus –, et passe le petit attroupement. Au second tour du circuit, les canidés sont toujours là, bloquant largement le passage. Et voilà qu’au troisième tour, chiens et maîtres s’alignent de part et d’autre du chemin. «Vous me faites une haie d’honneur!» lance le coureur. «Parce que vous le méritez bien!» répond l’un des propriétaires canins. Que