Les génisses au balcon
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Petit pas de course dans la campagne broyarde. Tout là-bas, le soleil rase les Alpes bernoises. L’air est encore bien frais, la Petite Glâne coule sans bruit. Juste ma respiration, le bruit des foulées dans l’herbe encore gelée: la plaine matinale de la Broye est à moi! Ah ben non, au loin je distingue quelques silhouettes brunes et blanches. Je ne suis plus seul. Mon chemin va bientôt longer le parc des génisses. Dans leur pré encore perlé d’argent, elles trottinent déjà à ma rencontre, et se rangent bien ordonnées derrière leur clôture. Les curieuses m’attendent, me suivent en longeant leur barrière, leurs frimousses me scrutant avec méticulosité. Puis, au bout du champ, je les abandonne à leur prairie. Ces cous tournés vers moi, ces regards appuyés… Je me suis senti un peu… comment déjà? Ah oui, les paroles de Brassens me reviennent tout à coup. Dans leurs cervelles espiègles, ces braves ruminants fredonnaient sûrement, avec ce cher Georges: «Que j’aime à voir, de mon balcon, pas