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Les larmes du petit bonhomme rouge

Publié le 22.03.2019

Temps de lecture estimé : 1 minute

C’est une route quelconque, au milieu d’une Gruyère endormie. Je roule, le regard dans le vide, les mains à dix heures dix. Je pénètre distraitement dans les rues noyées de pénombre d’un village anonyme. Et ralentis doucement. Soudain, je le vois, ce visage replet qui me sourit avec candeur, des yeux verts me fixant intensément. Comme une présence amicale dans l’obscurité. Mais je roule vite, beaucoup trop. Alors le sourire s’estompe, le visage vire au cramoisi, ses yeux crachant la misère au bord de la chaussée. Il a l’air si triste. Et je m’en veux tant. J’ai envie de le prendre dans mes bras, de le consoler, de lui dire que ce n’est rien, que l’aube efface toutes les peines. Lentement, son regard s’éteint. Et je le sens disparaître. Ne reste alors que moi dans la nuit, roulant à toute allure. A cet instant, je comprends que même l’aube ne gommera pas mes erreurs. Ce soir-là, il ne s’agissait que du petit minois pixélisé d’un indicateur de vitesse installé au bord de la route. Heu

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