Parfum d’été
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Les grandes vacances m’ont toujours laissée dans un drôle d’état. Leur arrivée soudaine comporte une sorte de brutalité langoureuse: plus de rires dans l’école, seul le roucoulement d’une tourterelle dans le bleu du soir; plus de récrés, mais des journées infinies au rythme du soleil, passées à jouer sur le goudron chaud des rues désertes; enfin, l’odeur de la classe remplacée par celle de l’herbe sèche et enivrante de l’été. Chaque année, un parfum d’enfance soulève mon cœur. Est-ce la nostalgie qui sublime ces détails futiles et pourtant si prégnants? L’horizon lointain de la rentrée est bien désorientant pour les enfants que nous étions, habitués à la ritournelle de l’école. Une fois adultes, elles semblent bien loin, ces années qui nous paraissaient infinies, s’égrenant aussi lentement que les jours d’été. L’insouciance disparaît-elle avec le temps? Non, elle renaît chaque été, saison de l’oisiveté que l’on n’ose plus vraiment assumer, et dont, petit comme grand, on savoure chaq