Partout, Brenleire et Folliéran
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Ils sont désormais mon seul horizon, l’ultime refuge d’un regard un peu las. Eux semblent toujours aussi imperturbables: le Vanil noir, la Pointe de Paray, la Dent de Broc, alignés comme à la parade, indifférents à la douleur humaine en contrebas. Nos monuments, notre tour Eiffel à nous. Et puis il y a Brenleire et Folliéran, mes préférés. Erigés là comme deux canines mordant les cieux. Le massif et l’effilé, les Laurel et Hardy des Préalpes fribourgeoises. Je ne vois qu'eux. Partout, ils sont là. Escapade en Corse: tiens, ces montagnes, là, elles ressemblent un peu à Brenleire et Folliéran, non? J'arrive en Norvège: hé, tu ne trouves pas qu'on dirait Brenleire et Folliéran, là? Même en Belgique, cher Plat Pays, la moindre colline en prendrait presque la forme. Alors aujourd'hui, coincé entre quatre murs, je me penche par-dessus le balcon pour les apercevoir. Et les savoir immuables m'emplit de cette impression que, peut-être, le monde n'a pas tant changé. NM