Là-haut sur la montagne, l’était un vieux chalet. Ses 220 printemps ne l’ont pas décoiffé d’une tuile. Il s’assume sans toit de bardeaux. La classe jusqu’au bout des volets. Oui mais voilà, son intérieur, bien que chaleureux, trahit un temps qui a fait son temps. Nous nous y sommes mis à trois générations pour souffler sur la poussière qui lui ternissait le teint. Les fenêtres ont été astiquées, le carrelage savonné et les meubles lustrés. On y a laissé nos reins, mais gagné en satisfaction. Fini la cosmétique, au tour du gros morceau: la moquette orange confite vilainement maculée. Pour la retirer, on y va les mains hésitantes, puis du poids de tout notre corps pour la faire passer sous l’armoire. En pivotant, elle dévoile un trésor: un emballage de barre chocolatée au caramel, un reste de gâteau roulé sans confiture, un film cellophane de praliné à la liqueur et six boules en papier coloré provenant des bombes de plusieurs nouvelles années. Enroulés dans le tapis, ces souvenirs fe