Une mémoire de poisson-chat
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Travailler comme journaliste, c’est bon pour la culture générale, à moins que vous n’oubliiez tout à mesure. Mais c’est aussi, régulièrement, avouer ses propres lacunes à son interlocuteur. L’autre jour, en interview, j’étais un peu confuse de ne pas me souvenir de l’année où la Suisse a dépénalisé l’avortement. «C’était en 2002», m’éclaire la jeune historienne en face de moi. Soit il y a seulement 16 ans, voilà qui me surprend. Tant et si bien que j’y repense un moment plus tard et soudain je m’en souviens. Juin 2002, j’ai dix-huit ans et presque trois mois. Pour la première fois, je vais pouvoir donner mon opinion de citoyenne. Sensible à la question de l’avortement et aux droits des femmes en général, je suis très émue que ma première votation concerne ce sujet. Je me dis que, grâce au fait qu’il s’agit d’un thème marquant pour moi, je me souviendrai toute ma vie de ce premier bulletin glissé dans l’enveloppe dans l’ombre de l’isoloir. Pas tout à fait toute ma vie, finalement.