Vivons dangereusement!
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Nous sommes quasi contemporains. Il est une année plus jeune que moi, mais franchement ça ne se voit pas. Deux papis, flapis l’un et l’autre. Je traîne la patte droite, il traîne depuis bien des années une lombalgie chronique et récalcitrante, qui le visite avec la régularité d’une comète. Il l’accueille avec quelques anti-inflammatoires, il sait que son disque intervertébral déraille et qu’il doit de temps en temps reprendre ses vocalises: ouille, ouille, ouille. Au début du mois de septembre, elle était de retour, cette hernie discale. L’homme n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort, il me raconte succinctement ses douleurs dorsales. Mais cette fois, il en sait la cause, il connaît le facteur déclenchant: «J’ai fait une connerie», me dit-il. Je mesure à son ton le côté irrémédiable de cette connerie: «J’ai mis ma chaussette n’importe comment. J’aurais dû m’asseoir pour l’enfiler.» Voilà où nous en sommes, après quelques décennies à courber le dos: il ne faut pas badiner avec