La Liberté

A la santé des courts-métrages

Arrêt sur images • Hier soir, une dizaine de réalisateurs de courts-métrages en compétition au FIFF ont trinqué à leur art. Ces derniers viennent de Malaisie, d’Iran ou encore d’Argentine.

Akwaeke Emezi présente un court court-métrage de deux minutes. © Charly Rappo
Akwaeke Emezi présente un court court-métrage de deux minutes. © Charly Rappo
Manuel Abramovich (à g.) et Juan Renau (à dr.) entourent Georgina Pérez Fernández. © Charly Rappo
Manuel Abramovich (à g.) et Juan Renau (à dr.) entourent Georgina Pérez Fernández. © Charly Rappo
«Lorsqu'il y a un scandale en lien avec la religion chrétienne au Liban, il est immédiatement étouffé,» observe Karim Rahbani. © Charly Rappo
«Lorsqu'il y a un scandale en lien avec la religion chrétienne au Liban, il est immédiatement étouffé,» observe Karim Rahbani. © Charly Rappo
Karim Lakzadeh (à g.), iranien, s'entretien avec Bradley Liew, malaisien. © Charly Rappo
Karim Lakzadeh (à g.), iranien, s'entretien avec Bradley Liew, malaisien. © Charly Rappo

Déborah Loye

Publié le 27.03.2015

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Le plus court des courts

Akwaeke Emezi a du chien, tout comme son court-métrage «Ududeagu», un film de seulement deux minutes à l’esthétique électrisante. D’origine nigériane, la jeune femme vit actuellement à New York. Ecrivain, elle a déménagé aux Etats-Unis pour ses études. «Le cinéma était censé n’être qu’un hobby», confie-t-elle. «D’ailleurs, j’ai fait ce film en procrastinant sur un autre projet!» Arrivée à Fribourg cet après-midi seulement, elle découvre le festival. «Pour une fois que je peux voir mon film projeté à l’étranger», se réjouit-elle. «Et c’est tellement excitant d’être entourée de réalisateurs du monde entier et de découvrir leur travail!»

Le gagnant 2014

Le réalisateur argentin Manuel Abramovich avait gagné le Prix du meilleur court-métrage de l’édition 2014 du FIFF pour «La Reina». «Grâce à cet argent, j’ai pu terminer mon prochain long-métrage «Solar», se réjouit-il. Très attaché au festival, il dit s’y sentir comme à la maison. Cette année, il présente «Las Luces», réalisé avec Juan Renau. Georgina Pérez Fernández est quant à elle venue du Chili pour présenter «Levantar», l’histoire d’un jeune homme dans les ruines du tremblement de terre de 2010 au Chili. «J’ai essayé de voir d’autres films du FIFF, mais vous savez, on boit des bières, et le lendemain on est fatigué…», lance-t-elle, désinvolte.

Tout est politique

«Pourquoi est-ce qu’aucun journal d’ici ne parle de mon film?» Prétentieux, Karim Rahbani? Non, juste passionné et taquin. Son court-métrage «With Thy Spirit» traite de la vie et de l’attitude parfois douteuse des moines libanais. «Qui dit Liban dit politique. J’ai choisi le thème de la religion chrétienne parce qu’il s’agit d’un sujet tabou chez moi. Lorsqu’il y a un scandale en lien avec la religion, il est immédiatement étouffé». Le FIFF fut l’occasion de la première européenne de son court-métrage. «J’ai déjà participé à trois festivals, et j’ai gagné quatre prix!», avance-t-il, avec une attendrissante fierté. 

D’Iran en Malaisie

Karim Lakzadeh et Bradley Liew se sont rencontrés hier soir, lors de la projection du «Programme 1» dont leurs deux courts-métrages font partie. Ils sont tous deux arrivés à Fribourg hier matin. Karim Lakzadeh, qui vient d’Iran, explique, avec humour et une pointe de timidité, qu’il peine à s’exprimer en anglais. Son film «Jila», raconte, de façon détournée, la vie des femmes en Iran. «Xing», du Malaisien Bradeley Liew, traite quant à lui d’une relation entre un Malaisien et une artiste de cabaret chinoise. Le réalisateur a été particulièrement marqué par le court libanais «With Thy Spirit». «C’est incroyable de voir un film libanais centré sur le christianisme», glisse-t-il.

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