La Liberté

Quatre jurés aux regards d’or

Arrêt sur images • Entre la présentation de leurs films, les masterclasses qu’ils donnent ou modèrent et les films à visionner, les membres du jury international vivent une semaine sans répit.

Ursula Meier, Rolf de Heer, Alanis Obomsawin et Alix Delaporte forment le jury international. © Charly Rappo
Ursula Meier, Rolf de Heer, Alanis Obomsawin et Alix Delaporte forment le jury international. © Charly Rappo
Ursula Meier, réalisatrice franco-suisse. © Charly Rappo
Ursula Meier, réalisatrice franco-suisse. © Charly Rappo
La cinéaste amérindienne Alanis Obomsawin (au centre) fait de la reconnaissance de son peuple le combat de sa vie. © Charly Rappo
La cinéaste amérindienne Alanis Obomsawin (au centre) fait de la reconnaissance de son peuple le combat de sa vie. © Charly Rappo
Jean-François Stévenin (entre Thierry Jobin et Ursula Meier) est revenu sur son parcours avec insolence. © Charly Rappo
Jean-François Stévenin (entre Thierry Jobin et Ursula Meier) est revenu sur son parcours avec insolence. © Charly Rappo

Déborah Loye

Publié le 25.03.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Le jury international

Ursula Meier, Rolf de Heer, Alanis Obomsawin et Alix Delaporte présentent leurs films ou donnent des masterclasses, tout en ayant cinq jours pour visionner les 12 longs-métrages en compétition. «J’apprécie cette boulimie de cinéma», glisse Ursula Meier, ajoutant qu’il s’agit de sa première rencontre avec les trois autres jurés. Sur leurs épaules repose la lourde tâche d’attribuer le Prix Regard d’or. «Nous délibérerons officiellement vendredi matin», confie la réalisatrice, qui a prévu d’aller voir les films de ses collègues jurés. «Je vais en revanche éviter d’en voir d’autres. J’ai besoin de me concentrer sur les films de la compétition», ajoute-t-elle.

Ursula Meier

Cela faisait des années que Thierry Jobin, directeur artistique du FIFF, lui demandait de participer au festival. Elle a réussi à se libérer pour cette édition 2015. La réalisatrice franco-suisse aborde son rôle de juré international très humblement: «Les gens pensent que parce que nous sommes cinéastes, notre regard n’est pas celui d’un simple spectateur. C’est faux. Je n’essaie pas de décortiquer les films que je vois. Si un film me traverse, presque physiquement, c’est gagné.» Et de préciser: «C’est seulement dans un deuxième temps, avec les autres jurés, que je retrouve le désir de mettre des mots sur les films.»

Alanis Obomsawin

La cinéaste amérindienne du Canada a fait de la reconnaissance de son peuple le combat de sa vie. Hier soir, lors d’une masterclass intitulée «Cinéma et résistance», donnée en compagnie des professeurs Patrice Meyer-Bisch et Isabelle Schulte-Tenckhoff, cette grande dame a affirmé sa confiance en la jeunesse amérindienne qui se bat pour ses droits: «C’est magique d’entendre la voix des jeunes, qui parlent comme les vieux et qui y croient. Je suis si heureuse d’avoir été témoin de cela dans ma vie.» Lorsque Alanis Obomsawin parle de la violence et des blessures du passé, c’est toujours avec un regard troublant d’intensité tourné vers l’avant.

Insolent

«Il ne le sait pas, mais Ursula et moi sommes ses enfants!», a lancé Thierry Jobin au sujet de Jean-François Stévenin (ici entre Thierry Jobin et Ursula Meier). Durant sa masterclass donnée hier, l’acteur et réalisateur français est revenu sur son parcours avec une joyeuse insolence. A coup d’anecdotes colorées, il a raconté ses passions et ses tournages: «Durant le montage de «Passe Montagne», Truffaut a assisté à une projection de travail. Il a traité le film de «barroquerie forestière», et nous a encouragés à continuer!» Et de tacler, au passage, quelques-uns de ses collègues, comme «cet abruti de Stallone».

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