Commerce de «bois d’ébène», suite
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Dans la lettre de M. Andrey (27.6, «Le commerce du «bois d’ébène»), comme ailleurs, est résumé le fonctionnement de ce commerce triangulaire à base des esclaves africains.
On évoque les négriers européens assurant le transport physique des différentes «marchandises» (pacotille européenne vers l’Afrique; esclaves vers les Amériques; denrées coloniales vers l’Europe), puis les planteurs, «propriétaires» et exploiteurs brutaux des esclaves, enfin les financiers et hommes d’affaires (dont pas mal de Suisses) qui administraient toute cette opération et s’en enrichissaient bien souvent.
Ce qui me frappe, c’est le fait qu’on passe sous un silence presque total l’un des éléments les plus constitutifs de la traite négrière: je veux parler du rôle de ceux qui capturaient et réduisaient en esclavage leurs frères et sœurs africains, les faisaient marcher sous la violence vers les ports pour les y vendre, «fin prêts à l’exportation», aux négriers européens. Et c’étaient bien des Africains. Sans ravitaillement, pas de commerce!
Entendons-nous bien: il ne s’agit pas de minimiser, et encore moins d’excuser, le rôle des Européens dans ce fléau de l’humanité. La discussion est nécessaire et, j’espère, utile. Cependant, elle pourrait encore gagner en crédibilité si l’on n’évitait pas systématiquement cet aspect des choses. Honni soit qui mal y pense!
Willy Hold,
Villars-sur-Glâne