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Communication: notre première arme

Communication: notre première arme
Communication: notre première arme

Dominique Sprumont

Publié le 17.03.2020

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Opinion

Le premier cas suspect lié au Covid-19 a été annoncé le 26 décembre 2019, le virus a été identifié le 7 janvier 2020, son ADN séquencé le 12 janvier et sa photo publiée sur le net le 19 février. Rarement une maladie n’a fait l’objet d’autant de recherches avec des moyens aussi importants et des résultats si rapides. Maintenant que la photo du virus est placardée sur tous les écrans du monde, l’espoir est grand que les chercheurs vont trouver des parades pour prévenir et lutter contre cette maladie. Nous devrions bientôt bénéficier d’un vaccin et de médicaments. Mais bientôt n’est pas demain.

Il y a déjà plusieurs candidats vaccin testés en laboratoire, mais le chemin est long avant qu’un seul ne soit disponible. Il va d’abord falloir écarter les faux espoirs. Ensuite viendra le temps des essais cliniques chez l’humain, d’abord en petits groupes afin de s’assurer de l’innocuité du produit (de sa non-dangerosité), puis avec de plus grandes cohortes pour évaluer son efficacité. Le processus est complexe et chronophage. Pour mémoire, seul un médicament testé chez l’humain sur cinq arrive sur le marché.

Malgré l’urgence, il n’y a pas de place pour la précipitation en science. Qui oserait prendre un vaccin s’il existe une incertitude qu’il soit plus dangereux que le mal qu’il est supposé prévenir? Qui oserait prescrire un vaccin qui n’apporte pas un niveau de protection suffisant, créant ainsi un faux sentiment de sécurité dans la population? Cela vaut aussi pour les médicaments à développer contre le Covid-19. Il n’y a pas de raccourci en science. La santé des patients et de la population ne peut être abandonnée au hasard.

Notre salut aujourd’hui dépend avant tout de notre capacité d’adopter les bons comportements: garder nos distances, ne pas se serrer la main ou se faire la bise, se laver les mains régulièrement, éviter les rassemblements, etc. Le Covid-19 ne se combat pas en priorité avec des médicaments. Il nous faut faire preuve de solidarité en pensant aux personnes à risque. Lutter efficacement contre la pandémie est une question de communication.

A ce propos, il est urgent de lutter contre les inepties qui circulent, surtout sur les réseaux sociaux. En plus de la pandémie, il y a une véritable «infodémie» du coronavirus: solutions à l’emporte-pièce (bizarrement à l’encontre des étrangers), des remèdes de bonne femme (non l’ail ne protège pas contre le corona, pas plus que de retenir sa respiration) et autres théories du complot (c’est la faute aux Chinois ou aux USA). Réfléchissez avant de faire suivre de tels messages. Ces pourriels ne servent qu’à augmenter l’angoisse de la population et l’ego de leurs auteurs imbéciles. Gagner la lutte contre le Covid-19 passe aussi par un rejet de la bêtise humaine.

Nos autorités fédérales et cantonales font un travail remarquable d’information en évitant d’agir trop vite avant que la population ne soit prête à appliquer des mesures toujours plus restrictives. A nous aujourd’hui de les aider dans leur tâche.

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