La Liberté

Côté sœur, un Kosovar en Gruyère vaut bien un Corse dans Astérix

Fribourg/Justice • Le Ministère public a reconnu un jeune Kosovar coupable de lésions corporelles simples avec un objet dangereux, injures, menaces et délit contre la loi sur les armes et lui a infligé quatre mois de jours-amende avec sursis et une amende ferme de 2500 francs.

Un Kosovar de 20 ans, pétri d’esprit patriarcal et clanique et de coutumes musclées, s’est attiré ces ennuis judiciaires pour avoir voulu restaurer l’honneur familial et national. © Charly Rappo
Un Kosovar de 20 ans, pétri d’esprit patriarcal et clanique et de coutumes musclées, s’est attiré ces ennuis judiciaires pour avoir voulu restaurer l’honneur familial et national. © Charly Rappo

Antoine Rüf

Publié le 27.07.2015

Temps de lecture estimé : 2 minutes

«Tu as parlé à ma sœur…» La planche immortelle d’Astérix en Corse où Carferrix, l’indigène ombrageux, foudroie du regard le légionnaire qui frappait à sa porte a-t-elle influencé Sabit*? Ce serait sans doute la première fois qu’une BD vaudrait 120 jours-amende avec sursis et une amende ferme de 2500 francs à un lecteur qui aurait voulu la traduire en actes. Ce Kosovar de 20 ans, pétri d’esprit patriarcal et clanique et de coutumes musclées, s’est attiré ces ennuis judiciaires pour avoir voulu restaurer l’honneur familial et national. Ils avaient été gravement entachés par une relation sentimentale entre sa sœur et un jeune Gruérien, certainement bien sous tous rapports mais qui avait le défaut de ne pas avoir le même passeport que lui.

Aussi moderne dans sa communication qu’archaïque dans son fonctionnement, Sabit avait utilisé la messagerie WhatsApp pour agonir d’injures et bombarder le prétendant de menaces très couleur locale, genre: «Jvais t’enculer toute ta famille» (technologie et sémantique ne font pas toujours bon ménage).

Dont acte: le lendemain vers 23 heures, Sabit débarquait devant le domicile du jeune homme avec son frère, la sœur indigne et une amie. Ainsi qu’une matraque télescopique destinée à bien montrer la pureté de ses intentions. Dans un premier temps, il a virilement insulté la grand-mère de son adversaire. Le frère jumeau de celui-ci, sorti de la maison, s’est vu accueilli d’un maître coup de matraque, prélude à une rafale de coups qui l’ont étendu pour le compte. Après quoi, son honneur lavé dans le sang, Sabit est reparti dignement en se débarrassant d’une arme devenue bien compromettante.

Dans une ordonnance pénale aujourd’hui définitive, le Ministère public l’a reconnu coupable de lésions corporelles simples avec un objet dangereux, injures, menaces et délit contre la loi sur les armes et lui a infligé quatre mois de jours-amende avec un long sursis de quatre ans et une amende ferme de 2500 francs.

* Prénom d'emprunt

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