Critiques de la neutralité helvétique: quel toupet!
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«La neutralité suisse irrite l’Ukraine», titrait La Liberté le 7 novembre. Une fois de plus. Souvenez-vous des frères Klitschko, boxeurs professionnels et thuriféraires de Zelensky, régisseur du théâtre d’ombres de Kiev.
Je les ai vus pour la première fois en 1999, sur le plateau de la chaîne allemande ZDF, dans l’émission Wetten, dass..? réunissant des célébrités du showbiz. J’ai revu Vitali Klitschko en 2013 sur les images de la place Maïdan transmises par les chaînes de TV du monde entier. Opposant au régime, l’actuel maire de Kiev recueillait les vivats des «banderistes», du nom de Stepan Bandera, icône des nationalistes ukrainiens.
En 1942, l’aile radicale de ces nationalistes créa l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) qui procéda au nettoyage ethnique de la population civile polonaise de Volhynie. Alors que nombre de statues et de portraits de personnages historiques déclarés racistes par des idéologues bien-pensants sont ôtés de l’espace public dans les pays occidentaux, des statues de Bandera et des rues portant son nom servent d’outils de propagande en Ukraine.
J’ai écouté le sermon culpabilisant de Wladimir Klitschko au WEF, à Davos, asséné avec la brutalité d’un apparatchik: «Si la Suisse reste passive, elle aura du sang sur les mains.» Et d’ajouter que notre pays devrait interdire les médias russes, car «le lavage de cerveau a également lieu ici en Suisse».
Zelensky a interdit onze partis d’opposition accusés d’être pro-russes, soit dit en passant. Les représentants d’un pays qui n’est pas un modèle d’Etat de droit ne manquent pas d’air.
Jacques Droux,
Estavayer-le-Lac