Rares sont ceux qui connaissent son véritable nom. Le public l’a d’abord rencontré sous celui de Sélénien, hommage aux habitants présumés de la Lune sur laquelle Stéphane Mateus a de longue date émigré. C’est à Montréal qu’il s’apprête à s’exiler quand nous le rencontrons à Fribourg, en pleines retrouvailles avec sa ville natale, après un séjour à Paris. Le jeune auteur, compositeur, interprète et désormais danseur contemporain vient d’y passer deux ans en quête d’inspiration, en quête de lui-même peut-être, en quête d’un destin.

Le sien bascule fin 2018. Fonctionnaire à Billag, cet employé de commerce de formation doit se réinventer à l’échéance du mandat de la filiale qui percevait jusqu’alors la redevance audiovisuelle. De nombreux emplois passent à la trappe. Stéphane est porté disparu. Sélénien aussi. L’artiste, déjà papa d’un premier EP, renaît sous le nom de Selenn, qu’il écrit «s e l e n n». «Avec les espaces», insiste celui qui en avait jusque-là manqué pour déployer