Africa blues
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Magistral » Voilà un album qui a macéré, selon les auteurs, dix ans dans du tord-boyau de banane. Et cette lente maturation suinte par tous les pores. C’est intense, enivrant et tragique. Afrique centrale à la fin des années 1990: dans un inutile et dispendieux palais pondu au fond de la jungle équatoriale, les animaux sauvages assistent, au milieu d’un désert humain, à la fin de règne d’un vieux dictateur mégalo. La guerre civile embrase le pays et fait trembler ses fondations de pacotille. Devant les yeux ébahis de son fils hors sol et de son épouse jet set, le monarque déchu s’engage dans un pitoyable baroud d’honneur perdu d’avance. Ce récit d’Appollo s’inspire librement, avec maestria, de la dégringolade de Mobutu, tyran peu éclairé du Zaïre pendant des décennies. Il est servi au mieux par le to