Robot, Jeunesse, Amours »   Il est bien loin le temps où lâcher qu’on lit des mangas sonnait comme un aveu. La bande dessinée nipponne a aujourd’hui toute sa place dans les magasins de bandes dessinées, et même dans les palmarès de festivals spécialisés. Et c’est plus évident encore lorsqu’il s’agit de classiques, connus et reconnus. C’est le cas de Je suis Shingo, de Kazuo Umezu, qui vient de recevoir le Prix du patrimoine au Festival d’Angoulême.

L’histoire d’un petit garçon turbulent, Satoru, de son amour pour la jeune Marine, mais aussi et surtout d’un bras mécanique, robot d’un autre temps que l’auteur s’est plu, il y a près de quatre décennies, à doter d’une âme. Réédité par les Editions Lézard noir, ce manga déborde d’un intense charme désuet.

Et cela ne tient bien évidemment pas qu’au récit d’anticipation aujourd’hui largement dépassé. Tout l’art de Kazuo Umezu, son trait noir plein d’énergie, mais aussi son ton oscillant sans cesse entre gaudriole, romance et ac