Avec Masterkrep, l’artiste fribourgeoise Marion Canevascini raconte son travail dans une crêperie
Dans un excellent roman graphique, Marion Canevascini décrit son année de travail dans une crêperie. Derrière la douceur d’une crêpe au sucre, c’est un univers bien amer que décrit l’artiste fribourgeoise.
Aurélie Lebreau
Temps de lecture estimé : 4 minutes
Roman graphique » Faire une pâte à crêpes n’a rien de sorcier. Mais quand la recette nécessite 162 œufs, on pressent confusément que la tâche se corse. En 2019, l’artiste fribourgeoise Marion Canevascini cherche un emploi à mi-temps. Sur un coup de tête, elle se présente dans une crêperie. Faire des galettes? Pourquoi pas! Mais très vite, ce travail qui devait lui vider la tête la lui prend. Formation fantomatique, horaires à rallonge, manque de personnel et de place pour travailler, logistique chaotique et cadences infernales poussent la crêpière débutante à prendre des notes. Ces phrases jetées sur un carnet, au retour du turbin, forment la trame de Masterkrep, le nouveau roman graphique de Marion Canevascini, après Notre Frère (en 2020) et Sables mouvants (2022).
Cette dernière chronique illustrée impressionne par son intelligente et très délicate construction. En chapitres thématiques s’égraine la vie d’une cuisine où tout valse avec plus ou moins de réussite. Descriptions