Récits » Voilà deux rafraîchissants albums qui s’intéressent à nos extrémités. Alicia sautille à pieds joints dans l’univers du ballet cubain. Enveloppée par le doux dessin de Mayalen Goust, Eileen Hofer évoque avec finesse les destins de femmes réelles et imaginaires dans la patrie des Castro entre 1959 et 2011. Autour de la figure historique de la danseuse classique Alicia Alonso, la scénariste genevoise raconte les rêves artistiques d’une jeune fille dans un pays anachronique qui continue contre vents et marées à vivre sa révolution. Les Mains de Ginette narre pour sa part les tourments de l’amour. Marcelin, droguiste spécialisé dans les gants en tout genre, tombe sous le charme des menottes d’une discrète et écorchée provinciale. Rattrapée par une enfance dénuée d’affect, Ginette devient de plus en plus aigre et l’idylle tourne au vinaigre. Un récit doux-amer porté par un trait dansotant et irisé. SJ

Eilen Hofer/Mayalen Goust, Alicia, Prima Ballerina Assoluta, Ed. Rue d