Carnet noir: La photographe Monique Jacot a fermé les volets
Passée de l’humanisme à l’onirisme, cette artiste vaudoise honorée d’un Grand prix suisse de design est décédée mardi. Souvenirs d’une rencontre en son antre.
Thierry Raboud
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Dans ses tiroirs dormaient des salamandres, une crinière de cheval, des mues de serpent. La table du salon était coiffée d’un bouquet de plumes de gypaète. Du monde elle avait cueilli les plus beaux vestiges, Monique Jacot. Quatre nids d’hirondelle séchaient sous la fenêtre. Mais de sa maison en Lavaux, les volets désormais sont clos.
Elle nous en avait ouvert les fenêtres en 2020, le paysage comme un vertige de ciel et de vigne, avant de nous guider dans les couloirs garnis de regards amis, Cartier-Bresson, Martine Franck, Josef Koudelka. Figures d’une haute histoire photographique qu’elle prolongeait à sa manière, farouchement indépendante.
Puis l’escalier vers l’ancienne cave vigneronne: son laboratoire comme un reliquaire. «J’ai tout gardé. Je ne sais pas à qui cela va servir, mais comme j’ai des petits-enfants artiste