Anne Wiazemsky, mémoire vive
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Carnet noir » «Nous avons pris le thé sous une table avec McCartney, pendant qu’au-dessus, Jean-Luc s’engueulait avec John Lennon au sujet d’un projet de film!» La mémoire d’Anne Wiazemsky était nourrie de telles anecdotes, qu’elle déployait à l’envi. Sans nostalgie, mais avec cette fière conscience d’avoir vécu au plus près de son temps. Elle s’est éteinte hier à l’âge de 70 ans, et l’on se console de retrouver sa fausse candeur en tant de films, de suivre le fil de son histoire en tant de romans.
A 20 ans, la petite-fille de François Mauriac devenait muse et épouse de Godard, ce Jean-Luc qu’elle dépeignait en amant tempétueux. Elle sera en 1967 sa Chinoise, avant d’apparaître à l’écran de nombreux réalisateurs, de Tanner à Pasolini, jusqu’à Fribourg où elle tourne en 1973 L’extradition de Peter von Gunten. A mesure que les caméras détournent le regard, elle prend la plume et s’impose en romancière par des textes où elle se plaît à rejouer le passé avec finesse. En 2015, o